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- L’ex-fondeur coule des jours heureux

L’ex-fondeur coule des jours heureux

Pendant 52 années, Dominique Bollée a fondu des cloches à Saint-Jean-de-Braye, tout comme sept générations de Bollée avant lui. Aujourd’hui à la retraite, sa vie reste bien remplie.


Dominique Bollée habite juste en face de la fonderie où il a passé 52 années de sa vie - Autor: LA RÉPUBLIQUE DU CENTRE

La fonderie sent la suie. Dominique Bollée vit toujours là, juste à côté. Comme si, à l'atelier, rien n'avait vraiment changé.

Et pourtant, une page s'est bien tournée le jour où cet éminent représentant de l'art campanaire – ils ne sont plus que trois fondeurs en France – a officiellement pris sa retraite. C'était en septembre 2011. La dynastie Bollée, famille de Saint-Jean-de-Braye qui fabriquait des cloches depuis 1715, se mettait en retrait.

Trois fois moins de cloches

Sept associés indépendants reprenaient la fonderie. Mais Dominique Bollée a passé 52 années de sa vie à travailler le métal en fusion. Alors pour lui, l'heure de la retraite n'a jamais vraiment sonné. La passion a continué de l'animer. « Je donne des coups de main, des conseils. On ne tient pas une fabrique de cloches sans être trop au courant. Il faut au moins deux à trois ans aux repreneurs pour prendre leurs marques », estime le maître saintier.

Il dit n'avoir qu'un seul regret. Le fait que sur les sept entreprises qui ont repris la SAS familiale, « seules deux s'investissent vraiment ». En 2013, ils ont fondu une quarantaine de cloches. « C'est environ trois fois moins que quand je gérais… ».

« On ne vend pas des cloches comme on vend des machines à laver »

Celui qui tient « à ne pas trop (s')immiscer dans leur méthode de travail », fait toutefois remarquer : « Le contact client est primordial. C'est un objet tellement symbolique. On ne vend pas des cloches comme on vend des machines à laver ».

Pour autant, le fondeur hors pair reconnaît volontiers qu'il avait tendance à s'appuyer sur son réseau et sa notoriété et qu'il était nécessaire de « renouveler les méthodes de contact client, tout en préservant l'âme de la fonderie ».

Malgré cela, l'homme aux cheveux blancs de 74 ans se dit « un retraité heureux ». Quand il n'est pas occupé à couler des cloches pour donner un coup de main, Dominique Bollée lit La Rep', jardine dans son potager de 5.000 mâ ou ramasse les feuilles tombées. Il va aussi au golf deux fois par semaine, pratique le billard et s'est « remis à la lecture ». Sans oublier ses six petits-enfants avec qui il aime passer du temps.

L'ex-fondeur est aussi fondu de voyages. Une passion que sa profession (40 % de son chiffre d'affaires était réalisé à l'étranger) lui a permis d'assouvir et qu'il poursuit aujourd'hui, tantôt en Russie, en Nouvelle-Calédonie ou encore en Californie (à San Diego, il est allé voir une cloche qu'il avait coulée).

Le septuagénaire à la santé de fer en est convaincu : « Pour rester en forme, il faut travailler le plus tard possible. » C'est sans doute pour cela qu'il n'a pas totalement levé le pied. Mais il ne s'en cache pas : « Si un jour, je devais être totalement coupé de mon activité, je ne pourrais pas rester habiter là. » Là, à deux pas de l'atelier qui sent la suie. Là, où il a passé sa vie.

LAMORISSE, Blandine

La République du Centre (10-02-2014)

  • Musée Bollée - Fonderie de Cloches - SAINT-JEAN-DE-BRAYE: Campanas, campaneros y toques
  • SAINT-JEAN-DE-BRAYE (CENTRE-VAL DE LOIRE): Campanas, campaneros y toques
  • BOLLÉE, JEAN (SAINT-JEAN-DE-BRAYE) : Inventario de campanas
  • Museos y exposiciones de campanas y toques: Bibliografía
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